Navigations 2022
Vous préférez ciré ou maillot de bain ?
En 2022 « Soprano » a navigué 122 jours, « Spiruline » a renforcé le planning de près de 40 jours et « A Suivre » est parti du Havre vers la mer Baltique pour un périple de 4 mois.
Les navigations ont donc été variées sur des plans d’eau très différents, formateurs et offrant des paysages comparables que par leur beauté.
Rémi, grand maître à bord sur « A Suivre », et son moussaillon Dominique, nous racontent sur leur blog leur belle virée en mer baltique : www.remi-mongabure.com/mer%20baltique.htm
Nous ne pouvons ici raconter les quelques quarante navigations de la saison mais nous en avons choisis deux, qui, par leur programme et les météos rencontrées, résument bien les différentes facettes de nos navigations de l’année 2022. La première démarre du 58ème parallèle Nord, la seconde se situe autour du 38ème.
De Stornoway à Belfast :
Le 22 juillet Aurélia, Claude et Pierre atterrissent à Stornoway au nord de l’île Lewis des Hébrides extérieures écossaises. Ils rejoignent Brigitte, Luis et Xavier arrivés un peu plus tôt pour faire du tourisme. Le 7ème homme, Jean Christophe, est déjà sur Soprano puisqu’il navigue avec le bord précédant qui remonte de l’île de Barra au sud des Hébrides extérieures. Dans la soirée le bord montant et le bord descendant se retrouvent dans une taverne de Stornoway. Les échanges et recommandations sur les sites incontournables vont bon train autour d’un whisky ou d’une bière.
Le lendemain pendant que Marc et Pierre font l’inventaire de « Soprano », Brigitte, chef de quart, organise l’avitaillement avec l’équipage dans les supermarchés de Stornoway. C’est vers 15h que le départ est donné avec pour objectif d’atteindre avant la tombée de la nuit le petit port de Tarbert, au Sud de l’ile de Lewis entre North Harris et South Harris. A cette époque de l’année et à cette latitude la nuit ne tombe que vers 23h. La navigation se déroule au portant avec deux ris dans la toile et une pluie ininterrompue.
Le lendemain balade dans le village de Tarbert qui se situe à la fois sur la face Ouest et sur la face Est des Hébrides. On peut donc voir d’un côté l’océan Atlantique et de l’autre « The little Minch ».
Dans l’après-midi de la deuxième journée de navigation, Soprano file plein sud sous le soleil, avec 25 nœuds de vent au portant pour atteindre en soirée le petit port de Loch Maddy. L’équipage est passé de Lewis à North-Uist. Le vent mollit sérieusement à l’arrivée.
Lors des deux journées suivantes le temps est plus clément avec de la grisaille mais un vent modéré du largue au bon plein. L’équipage profite du spectacle de ces îles et ces lochs si sauvages avec leur multitude d’oiseaux marins qui viennent lui rendre visite. Durant une traversée entre South-Uist et l’île de Barra une bande de 8 dauphins resteront à sauter autour de Soprano pendant plus d’une heure.
La dernière halte sur les Hébrides extérieures se situe au sud de l’île de Barra dans le port de Castlebay où la première supérette se situe à 5 km des pontons. Bon exercice ! L’endroit est vraiment dépaysant avec son îlot au centre de la baie surmonté d’un château plutôt lugubre.
Le cinquième jour il faut passer des Hébrides extérieures aux Hébrides intérieures (royaume des îles à whisky) en traversant le Minch ; cap sur Tobermory situé au nord-ouest de l’île de Mull. L’étape est importante et malheureusement le vent nous quitte. Après de nombreux essais de spi il faut se rendre à l’évidence le moteur est indispensable pour atteindre l’objectif avant la tombée de la nuit. L’arrivée est trop tardive pour faire la visite de la distillerie mais les pubs sont confortables, accueillants et servent de bonnes bières et de succulents whiskys. Sur les 7 membres d’équipage il y a au moins 4 cordons bleus ce qui donne lieu à de délicieux repas qui ne manquent pas d’être commentés.
Les trois jours suivants Soprano continue sa descente vers le Sud en passant dans les différents sounds entre la terre continentale d’Ecosse et les îles des Hébrides intérieures : Mull, Firth of Lorn, Colonsay, Jura, Islay. Les plus beaux souvenirs restent Oban by night, le mouillage au fond du loch Tarbert sur l’île de Jura et la descente sous spi le long d’Islay avec ses très célèbres distilleries de whisky plantées au bord de l’eau. Ce périple se termine au port de « Port Ellen » depuis lequel une balade de quelques kilomètres permet à l’équipage de rejoindre la distillerie « Laphroaig » pour y déguster sa gamme de whiskys dans de confortables fauteuils en cuir.
Ensuite le cap est mis sur l’Irlande pour rejoindre Belfast avec une première étape au port de Glenarm où on ne manque pas la visite du parc du château du comte d’Antrim. Lors de la deuxième étape Soprano, contre vents et courants, fait un stop à la marina de Carrickfergus au nord de ce qui est appelé le « Lac de Belfast ».
La dernière matinée c’est l’entrée au fond du port de Belfast entre cargos et bateaux de liaison avec un passage impressionnant le long de l’immense port industriel. Dans l’après-midi l’équipage déambule dans les rues très vivantes et très originales de Belfast. Dans la soirée Isabelle, Yves et Charles, qui vont prendre le bord suivant (Belfast – Cherbourg), arrivent sur Soprano et tous les ECPiens se retrouvent au restaurant pour se raconter leurs plus belles histoires de mer.
Après une dernière nuit sur Soprano ; Brigitte et Jean Christophe vont continuer sur la navigation suivante et Aurélia, Xavier, Luis, Claude et Pierre rejoignent l’aéroport pour un retour sur Paris.
Les îles éoliennes
Trois bateaux ont été affrétés pour cette navigation dans les îles volcaniques siciliennes situées à 20 milles nautiques des côtes au Nord-Est de la Sicile. Le bateau amiral est skippé par Marc et les deux autres bateaux par Brigitte et Jean Christophe. L’aventure commence à Roissy et à Orly mais la vingtaine de protagonistes se retrouvent tous le samedi 15 octobre dans la marina de la cité lacustre de Portorosa. Il fait chaud, le ciel est bleu et on procède au traditionnel inventaire des bateaux. L’équipement est loin d’être celui de Soprano mais nous sommes en méditerranée et la météo des 4 premiers jours prévoit une belle pétole. On s’attache donc à bien vérifier que le moteur fonctionne et que le niveau d’huile est bon. Les bords s’organisent et, pendant que certains font l’inventaire, d’autres sont partis faire l’avitaillement dans la petite supérette du coin très heureuse d’être envahie par « Il Francese ». Heureusement que les ECPiens bénéficient de deux excellents traducteurs en italien que sont François et Bruno.
Vers 18H les bateaux sont prêts et les équipets remplis de victuailles. C’est l’heure du bain avant l’apéro. L’eau est à 23° et le pastis à 45. On ne tarde pas à se coucher car demain matin le bateau amiral souhaite larguer dès l’aurore. La première étape consiste à visiter l’île de Vulcano où les trois bateaux arrivent vers midi. Après une bonne heure de voile sur une mer plate comme une limande, les équipages se résignent à mettre le moteur pour faire la vingtaine de milles qui sépare Vulcano de la Sicile. De nombreux pontons ont déjà été démontés. Ce n’est vraiment plus la saison alors qu’il fait un temps magnifique. Le volcan fume en son sommet et une odeur de souffre est bien présente. Sur une partie de la plage la mer bouillonne. La déception est grande quand les ECPiens apprennent que la montée au sommet du volcan est interdite du fait de son activité trop intense. Très vite un plan B est monté et 5 voiturettes très colorées sont louées pour faire le tour de l’île.
La deuxième journée a pour objectif d’atteindre l’île de Stromboli à la tombée de la nuit pour profiter d’une bonne visibilité sur les éruptions de lave. Cette journée commence avec un soupçon de vent mais très vite le moteur prend le relais. C’est une très belle journée qui dans un premier temps permet de découvrir la côte Est de l’île de Lipari puis cap sur l’île de Panaréa où les bateaux mouillent en son Sud dans la petite anse de Junco : site magnifique, bain délicieux, repas bien apprécié. Dans l’après midi la flottille repart au Nord Est vers Stromboli et cabote au passage entre les cailloux de Dattilo, Lisca Nera, Bottaro et Lisca Bianca. L’approche de Stromboli est impressionnante. La forme du cône volcanique est quasi parfaite et majestueusement arrosée par le couchant. Vers 20 h la nuit commence à tomber et on entend les premiers « Waouh » dès que les flamboyantes éruptions commencent à se détacher dans le ciel. Quelques bouteilles sont sacrifiées sur l’autel du spectacle. Pour la nuit les bateaux rejoignent le mouillage en face le village de Stromboli. Des petites lampes dansent le long du volcan ; ce sont des randonneurs qui montent au sommet.
Le troisième jour commence par la visite du petit village de Stromboli où de nombreux bateaux de liaison déversent une grande quantité de touristes. Les ancres sont levées en fin de matinée et le cap est mis sur l’île de Basiluzzo pour une baignade dans un cadre pittoresque. Avant de quitter Stromboli on ne manque pas de faire le tour du rocher Strombolicchio surmonté de son phare. C’est un à-pic surprenant dont on peut faire le tour presqu’à toucher la roche. Basiluzzo s’enfonce aussi de façon très abrupte dans la mer et le mouillage y est délicat. La baignade a donc finalement lieu sur lîle de Panaréa dans une anse située au Sud à l’abri de la « punta Torrione ». La fin de journée se termine par une arrivée de nuit au port de Santa Marina sur l’île de Salina dite l’île aux capres.
Le matin de la quatrième journée est consacré à la visite du très joli village de Santa Marina dans lequel les ECPiens dévalisent la poissonnerie. Puis cap sur l’île de Fidiculi où il faut déposer Alice et Yacine au port. Ils doivent prendre un bateau de liaison pour rejoindre Catane et partir voyager vers d’autres horizons. Sur l’escadre de trois bateaux, deux restent passer la nuit au mouillage près de « Porto Fidiculi ». Le bateau amiral quant à lui va passer la nuit à la pointe nord-ouest de l’île au pied du « rocher phare » nommé « Scoglio Montenasarri ». Ils se souviendront du spectacle offert au couchant sur cette impressionnante obélisque surgissant de l’eau.
Le lendemain matin les trois bateaux se retrouvent pour le petit déjeuner au Sud de l’île de Fidiculi dans le petit port de « Pecorini a Mare ». L’objectif de la journée est de rejoindre le port de Lipari de l’île du même nom. Il n’y a pas un souffle de vent et la mer est d’huile. En fin de matinée le bateau amiral informe qu’il est en panne de moteur. Ses deux compères le rejoignent et tournent autour de lui pendant, qu’avec l’aide du loueur au téléphone, il tente la réparation. Au bout d’une heure il faut se rendre à l’évidence il manque une pièce pour assurer le dépannage. Le bateau amiral est donc pris en remorque par l’un de ses compères jusque Lipari, où le loueur s’est engagé à venir avec un nouveau bateau en fin de soirée. La visite de Lipari « by night » est pleine de charme et c’est vers 21h que l’équipage amiral doit transborder sacs et victuailles entre deux bateaux à couple au mouillage.
Le sixième et dernier jour c’est le retour sur Portorosa. Le retour se fait le long de la côte ouest de Vulcano où on ne manque pas une baignade dans la piscine de Vénus près de l’impressionnante « grotta del Cavallo » et une autre baignade au sud de l’île dans l’anse de Gelso. Portorosa est atteint en fin d’après-midi et après les inventaires avec le loueur tout le monde se retrouve sur le bateau amiral pour un apéritif géant confectionné avec tous les restes d’amuse-gueules et d’alcools trouvés dans les équipets.
Le retour en France se fait selon les envies de chacun : directement pour les uns, après un ou deux jours à Catane pour les autres, et les plus chanceux passeront encore une semaine en Sicile.
Les 21 ECPiens ayant participé à cette navigation dans les Eoliennes en gardent tous un excellent souvenir.