Un été en Atlantique entre France et Espagne
Cette année il nous a fallu jouer la prudence dans la programmation estivale des navigations en l’adaptant aux circonstances de la covid pouvant à tout moment nous bloquer dans l’enchaînement des différentes étapes. C’est pour cette raison que l’Ecosse est devenue Espagne, permettant d’envisager d’éventuelles interruptions de programmation ou des interdictions de territoire.
C’est donc en Bretagne Sud, en Vendée et sur les côtes du golfe de Gasgogne entre Concarneau et Gijon que Soprano a bourlingué cet été.
Nous ne pouvons ici faire le récit de toutes les bordées qui se sont enchainées mais nous livrons deux expériences peu communes qui ont fait le plaisir des équipages.
Raconte-moi la Vendée
Tout d’abord un petit tour chez les Chouans entre Pornichet et La Rochelle avec une belle navigation dotée d’un juste équilibre entre navigation, tourisme et plaisir culinaire. Thierry le skipper est accompagné des deux Yves, de Jean-Yves et Françoise, ces deux derniers étant les noirmoutrins de l’étape.
Durant la semaine, une météo allant de « pétole » à avis de « vent frais » leur a permis d’exploiter toute les possibilités de voilures de toutes voiles dehors au génois seul.
Parti de Pornichet, Soprano rejoint très vite l’île de Noirmoutier où Jean Yves et Françoise font profiter l’équipage de leur parfaite connaissance du site par une visite de l’île agrémentée de récits historiques.
Puis cap sur l’île d’Yeu où Soprano se fait prendre par la « pétole ». C’est l’occasion pour nos amis de louer des vélos et de partir à la découverte de l’île au célèbre détenu puis de quitter Port Joinville dans l’après-midi pour aller passer la nuit dans l’anse de Ker-Chalon à l’Est du port.
Le lendemain c’est la descente sur les Sables d’Olonne où il est toujours impressionnant de longer la grande digue maintes fois visionnée par les télévisions lors des départs et arrivées du Vendée Globe. Puis Cap sur l’île de Ré où l’équipage passe la nuit dans le charmant port de Saint Martin de Ré.
L’avant dernière journée est une journée forte en sensation. Départ de Saint Martin de Ré en direction de fort Boyard, qu’ils approchent aussi près que l’eau sous la quille les y autorise. Puis mouillage à l’Île d’Aix devant le fort de la rade et ainsi attendre la bascule de courant pour la remontée de la Charente. Celle-ci se fait sous génois seul avec des pointes à dix nœuds, un vrai bonheur. C’est le début de la marée montante il y a de l’eau mais il ne faut pas s’écarter et bien respecter les alignements certains par l’avant d’autres par l’arrière et régler le génois en permanence par rapport au vent qui change d’orientation en fonction des méandres du fleuve. Et l’arrivée au ponton d’attente avec le vent et le courant c’est un vrai challenge parfaitement maîtrisé par l’équipage. Très beau souvenir.
Enfin la dernière journée c’est la remontée vers La Rochelle où la bordée suivante se réjouit de prendre le relai avec pour objectif Hendaye.
Si vous échanger avec Thierry et les deux Yves sur cette navigation, ils vous raconteront bien évidemment leurs bons souvenirs de navigation mais ils ne manqueront pas de vous parler des petits plats de Françoise qui ont apporté toutes leurs saveurs à ce joli périple.
Médoc, Bassin d’Arcachon et Pays Basque
Le 14 Juillet permet aux 2 équipages de se retrouver à bord de Soprano : l’équipage de Thierry qui termine sa navigation vendéenne et l’équipage montant de Marc avec Yves qui rempile, Charles et Laurence, qui embarquent pour aller jusqu’à Hendaye. Ce 14 juillet est aussi l’occasion de profiter du spectacle à La Rochelle : la fin des Francofolies et du magnifique feu d’artifice.
Le premier jour, sur les bons conseils du bord précédant, les 4 navigateurs remontent la Charente. Avec les 20 nœuds de vent d’Ouest et le courant qui les poussent, sous génois seul, le long des méandres du fleuve, à plus de 10 nœuds, ils atteignent le ponton d’attente à l’entrée de Rochefort. L’accueil est fort sympathique : on leur affecte une place dans le port et leur indique l’heure d’entrée dans l’écluse. Ils se retrouvent ainsi en plein centre-ville de Rochefort et réservent des billets pour le son et lumière du soir.
Le 17 Juillet, c’est une arrivée à Port Médoc, au bout de l’estuaire de la Gironde, en face de Royan : un petit port très sympa, au bord d’une forêt de pin. Ils peuvent louer des vélos à la capitainerie le lendemain pour aller au marché de Soulac sur mer, par une piste cyclable qui longe la mer dans la forêt de pin : très agréable. La prochaine étape, de 85 milles, doit les emmener dans le bassin d’Arcachon.
La passe pour entrer dans le bassin d’Arcachon, qui est très sensible pour un voilier de 2m de tirant d’eau, impose d’être à midi le lendemain aux premières bouées du chenal. Sachant qu’il faut environ 13h pour parcourir les 65 milles qui les séparent de l’entrée de la passe ils doivent envisager un départ à 22h de port Médoc, c’est à dire à la tombée de la nuit.
Une navigation de nuit magnifique ! Petit vent du Nord-Est (donc portant), belle lune que l’équipage voit se coucher et même un feu d’artifice sur la côte.
A 12h Soprano se présente devant la passe du bassin après une étude approfondie des instructions. Il faut se fier aux balises et au sondeur. Une entrée magnifique, qu’ils franchissent à 7 nœuds au près, sous voile. Il y a très peu de trafic dans les passes : 1 seul autre voilier ce jour-là.
Le 18 juillet, Soprano reste dans le bassin d’Arcachon : tour de l’ile aux Oiseaux et mouillage pour profiter d’un bain de mer et des huitres qu’une amie de Laurence leur apporte pour les partager avec l’équipage.
Le 19, après une visite à pieds du cap Ferret, Soprano ressort du bassin en fin d’après-midi après PM. Un petit vent du NE invite à envoyer le spi symétrique qui est gardé jusqu’à la tombée de la nuit. La nuit de navigation conduit l’équipage à Cap Breton, prochain port accessible à partir d’Arcachon ; cette nuit est très agréable, au portant, avec une belle lune et une mer plate. Après 90 milles, Soprano arrive devant Cap Breton vers 6 heures du matin. Etant déconseillé de rentrer à Cap Breton à marée montante l’équipage décide de continuer jusqu’à Anglet. Arrivée à 8h, dans un port entouré d’une zone très industriel. Vers 10h, réveil par la capitainerie car la place visiteur occupée par Soprano est habituellement utilisée par un pêcheur qui exprime vivement ses contrariétés. Il est décidé de repartir pour Saint Jean de Luz. Ville et port très jolis. Mais le beau temps qui avait accompagné l’équipage jusque-là laisse la place à la pluie et au froid jusqu’à la fin du séjour. C’est avec plaisir que le bord retrouve Antoine, équipier de l’ECP, en vacances dans le coin qui ne manque pas de venir prendre l’apéro sur Soprano.
La fin de cette belle navigation approche. Le lendemain c’est une étape jusqu’à Hendaye où l’équipage profite d’une marina très bien équipée et moderne mais aussi très isolée de la ville.
Le samedi matin, avant de nettoyer le bateau, ils profitent d’une timide éclaircie pour aller jusqu’à San Sebastian visiter la baie avant de revenir amarrer Soprano à Hendaye et accueillir le nouvel équipage montant.