Quand les îles Eoliennes printanières se transforment en Corse automnale

Le marin expérimenté sait très bien qu’il faut faire avec les éléments et qu’eux seuls décident des aléas de la météo et de la mer. Mais cette année 2020, en plus des caprices de la météo et de la mer, il fallait y rajouter les contraintes liées à la covid et aux avaries des bateaux de location.

Dès l’annonce du confinement de mars les ECpiens inscrits au programme sicilien des îles éoliennes (2 bateaux) s’entendent rapidement pour reporter à la mi-octobre cette navigation. A la fin septembre les chefs de bord et chefs de quart étudient déjà les cartes et instructions nautiques pour louvoyer au mieux entre Vulcano, Lipari et Salina. Mais dès le début octobre les contraintes sanitaires d’entrée en Italie sont telles que les deux équipages s’entendent pour déplacer la navigation Sicilienne en Corse où le loueur possède aussi une flotte. Après de nombreux changements de bateaux c’est finalement Ermione (Oceanis 48) et Poussin (Sun Odyssey 469) qui quittent le dimanche Ajaccio avec 15 marins bien heureux que leur projet se concrétise enfin.

Un des équipages humide…

Deux équipages dans un carré

Dans une mer très agitée, en particulier par la houle, les deux voiliers sortent d’Ajaccio au près et l’idée de faire des mouillages dans cette mer trop agitée est vite abandonnée au profit d’une escale à Propriano.

Le lundi Ermione et Poussin font route sur Bonifacio. Passage par Campomoro sans vent puis le vent s’établit à un bon 20 nœuds. Un stop sous le soleil à cala Longa puis incursion furtive dans les baies de Tizzano et Murtoli. Un vent très variable passant de 25 nœuds d’Ouest à 5 nœuds d’Est nous permet d’atteindre Bonifacio avec une arrivée dans le port sous une magnifique lumière.

Arrivée sur Bonifacio

Un vent assez fort est annoncé pour la journée du mardi ; départ le matin de Bonifacio pour une courte navigation jusque Figari. C’est par un vent frais de 23 nds de face qu’Ermione atteint le Cap de Feno (à 3 MN de Bonifacio). Puis un joli bord de bon plein lui permet de rentrer dans la baie de Figari où il mouille sur bouée au pied d’une tour génoise ; déjeuner au soleil avant de rentrer au port de Figari en milieu d’après-midi pour une balade. Poussin de son côté aura passé la journée sur le magnifique site de Bonifacio.

Journée météo pourrie le mercredi : pluie fine, peu de vent. Moteur. On en profite pour faire des milles pour se recaler dans un système météo plus intéressant. On fait un mouillage à Cacalu (entrée Sud de la baie d’Ajaccio) pour déjeuner au calme. Sympa même si pluvieux ! On arrive à Cargèse vers 17h où l’on fait le tour de village. Pendant ce temps Poussin remonte de Bonifacio sur Ajaccio.

Un panoramique. Jaloux ?

Le jeudi c’est une seconde journée météo pourrie : nuages gris et noirs. Orage et vents contraires annoncés. Sur Ermione, nous tentons une sortie pour voir les calanques de Piana mais très vite l’état de la mer et la force du vent laissent entrevoir un retour sur Cargèse dans des conditions difficiles. Nous retournons donc sur Cargèse pour une randonnée côtière. Poussin nous a rejoints.

Et pour le vendredi encore une météo de m… ! Vent de face, assez fort et beaucoup de houle. Difficile de faire un près serré convenable. Un peu de pluie encore. Bref, galère jusque la Botte puis un peu de vent pour bien passer la passe des sanguinaires. Nous mouillons à Paratas. Le beau temps s’installe et nous profitons d’un superbe mouillage et d’une belle après-midi de voile pour rentrer sur Ajaccio.

Nous nous retrouvons tous autour d’un verre dans le carré d’Ermione pour nous raconter nos exploits, bien humides pour un cabotage autour de l’île de beauté.

Paysages